Bulletin
- Bulletin bimestriel
Un bulletin d'informations paraît 5 fois par an.
Outre l'éditorial, un article de fond s'articule chaque fois autour de l'actualité du Théâtre de Namur.
D'autre part, un agenda reprend, par type de spectacle et dans l'ordre chronologique, l'entièreté des activités du Théâtre Royal de Namur.
On y trouve aussi quelques spectacles de qualité qui se donnent ailleurs, tant à Namur qu'à Eghezée, Andenne, à l'Opéra Royal de Wallonie, etc.
Un concours de mots croisés basés sur l'actualité de la programmation permet de gagner des places pour des spectacles du Théâtre et des concerts de la Philharmonique de Namur.
Lisez ci-dessous une sélection des articles parus dans nos bulletins.
CCRN Le Centre Culturel Régional de Namur
Pour le grand public, le Centre Culturel Régional de Namur (CCRN) se résume au "Théâtre de Namur" et à sa programmation de spectacles dans les salles du Théâtre Royal ou encore au Grand Manège. Mais le CCRN, c'est beaucoup plus que cela. Afin de mieux comprendre le rôle important qu'il joue dans le paysage culturel de Namur et de la région, nous allons tenter de mieux cerner les enjeux de cette importante institution de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
1. Création et diffusion
Le grand public connaît la programmation de la saison culturelle du "Théâtre de Namur", appellation générique donnée à l'institution "Centre Culturel Régional de Namur". Ce que l'on sait moins, c'est que cette programmation propose des spectacles issus du Centre dramatique de Namur, soit en production propre, soit en coproduction. Chaque saison, c'est une dizaine de spectacles qui sont exploités à Namur mais aussi à travers la Communauté Wallonie-Bruxelles ou encore à l'étranger. Aujourd'hui, cette activité, liée au Centre Culturel Régional de Namur, est dotée d'une subvention de plus de 900 000 € et elle génère des recettes billetteries à Namur ou des "royalties" lors des tournées. Pour Patrick Colpé, directeur général du CCRN, le CDN permet au Centre culturel de se doter d'une identité propre puisqu'il fabrique autant qu'il achète. Cela lui donne une force de négociation vers des aventures artistiques. Il insiste aussi sur le fait que le CDN s'implique dans l'action culturelle, notamment avec Jean-Michel Frère, artiste en résidence, offrant ainsi un meilleur rapport avec l'artistique, c'est-à-dire le plateau.
Lors de ses coproductions, le Centre dramatique de Namur privilégie des relations avec les trois autres Centres dramatiques de la Communauté Wallonie-Bruxelles. C'est ainsi qu'en 2011, "La Tempête" de Shakespeare fut le premier projet commun à être monté. Parallèlement à cette collaboration, le CDN a poursuivi d'autres projets sous forme de coproduction à deux ou à trois opérateurs. Ce fut le cas par exemple de "Avalanche" avec le Théâtre de la Place ou encore de "Un fil à la patte" avec le Théâtre Le Public. Sur le terrain namurois, le CDN a produit "Barbe Bleue" avec le XK-Theater et l'aide du Centre des Arts scéniques. Une production qui a réuni sept artistes namurois issus des milieux de la danse, de la musique et des arts numériques dans "VHS", une coproduction du Théâtre de Namur, de Charleroi/Danses et de la Compagnie Victor B.
Le CDN, c'est aussi des fidélités, notamment avec la résidence de Jean-Michel Frère mais aussi de Anne-Cécile Vandalem qui propose depuis deux ans sa "Trilogie des Parenthèses" dont certains ont pu voir "Self service", un spectacle qui l'a révélée comme étant une belle promesse du paysage théâtral. Elle a confirmé son talent dans "Habit(u)ation" un spectacle qui a ensuite connu le succès international. Le troisième volet de sa trilogie "The Walls" verra le jour en 2013 et le CDN proposera ensuite une reprise de la trilogie au complet. Il faut aussi évoquer le soutien apporté à des jeunes créateurs tels Antoine Aubain, Peggy Thomas ou encore Fabrice Murgia.
Le CDN s'ouvre également à d'importantes collaborations avec des metteurs en scène de renom. C'est le cas notamment de Wajdi Mouawad. D'aucun se souviendront du spectacle "Incendie" présenté en 2010 et qui fut l'amorce d'une collaboration s'inscrivant dans le temps et qui durera jusqu'en 2015. En effet, le CDN a décidé d'emboîter le pas au Centre culturel en choisissant de devenir coproducteur des sept pièces de Sophocle que monte Wajdi Mouawad, une série de spectacles qui s'inscrivent dans le cadre d'un projet intitulé " Avoir 20 ans en 2015" qui rassemble une cinquantaine de jeunes issus des diverse villes coproductrices. L'épilogue de cette aventure aura lieu lors de "Mons 2015 - Capitale européenne de la culture". Début 2012, "La trilogie des femmes" a été présentée et c'est en 2013 que Namur accueillera le deuxième volet des sept pièces de Sophocle.
Le CDN, c'est aussi un groupe de lecture qui fut mis en place en septembre 2011. Tous les mois, un groupe de six lecteurs se réunit pour partager leurs retours sur les différentes lectures; cela en vue de recréer une dynamique collective autour de l'œuvre théâtrale. Il était en effet important de rassembler des personnes du CDN, du Centre culturel et des artistes reconnus dans la jeune création, l'objectif étant de proposer des textes d'auteurs inconnus ou à redécouvrir aux metteurs en scène.
Bernard Anciaux
2. Projets socio-artistiques
Créé dans les années soixante à l'initiative de Richard Sbille, à l'époque directeur de la Maison de la Culture de Namur, ce que l'on appelle aujourd'hui le CEC (Centre d'expression et de créativité) se voulait un lieu de rencontre pour les jeunes en quête d'expression artistique.
L'activité a ensuite été gérée par la Maison de la Culture de l'arrondissement dès 1984 et a poursuivi sa route et son développement en 1996, gérée cette fois par le Centre Culturel régional de Namur. Aujourd'hui, le CEC fait partie du pôle Action culturelle du CCRN et est impliqué dans un plan d'action prenant en compte un des objectifs, celui de construire les bases d'une politique de développement culturel axée sur les pratiques artistiques. Le CEC Ateliers'Bis développe des ateliers d'expression et de créativité diversifiés et ouverts à de nombreux publics et à de nouvelles pratiques artistiques. Il a installé une dynamique commune au sein des ateliers pour créer de la coopération entre les ateliers d'une même tranche d'âge et à travers des projets communs.
Pour ce faire, une première journée pluridisciplinaire a eu lieu la saison dernière et fut un grand succès avec 2000 participants et 20 artistes. Une autre journée est programmée cette saison. Ce succès a démontré la criante nécessité pour le CEC de mener ses activités dans un même lieu afin de favoriser la dynamique collective et les interactions entre artistes. Il faut espérer que le projet de rénovation des anciens abattoirs de Bomel se concrétise rapidement puisque ce projet culturel envisage notamment d'accueillir le CEC. Qu'il s'agisse de théâtre, de danse et de mouvement, d'arts et cetera (art plastique), de dessin et d'illustration ou de cinéma, le CEC s'adresse aux enfants dès 3 ans mais aussi aux adolescents et aux adultes. Il est également présent dans des disciplines nouvelles telles le "Circuit bending" qui est l'art du court-circuitage de jouets musicaux pour les transformer en instrument. Il propose aussi du "Street art" pour partir à la découverte des arts urbains à travers le graffiti, le pochoir, le collage,... Et pour les plus de 18 ans, le "Théâtre-Atelier des spectateurs" s'adresse à tous les spectateurs qui ont, un soir de spectacle, rêvé de monter sur les planches. Grâce aux professionnels animant les diverse disciplines, les jeunes et les moins jeunes peuvent faire parler leur sens de la créativité.
Le CEC, c'est aussi des productions telles par exemple la saison dernière un texte de Rolland Dubillard dont s'est emparé l'atelier des spectateurs. Cela s'est terminé par deux représentations au Grand Manège. Trois livres ont été édités par les CEC et l'atelier photo a exposé son travail à l'Amphithéâtre. A la demande de la Région Wallonne, les participants ont travaillé sur le thème de la Meuse et exposé leurs images lors des journées du patrimoine en septembre 2011 puis au Musée médiéval de Bouvignes. Un projet qui a aussi fait l'objet d'un film réalisé par les Facultés de Namur et diffusé sur Canal C. Implanté dans les locaux de l'école communale du Centre appelée La Court'Echelle en raison d'opportunité de locaux, le CEC s'est aussi fixé un objectif commun avec les enseignants pour faire découvrir aux enfants les pratiques artistiques afin, d'une part, de développer leur imaginaire et leurs compétences et, d'autre part, d'utiliser ces découvertes pour donner un sens, faciliter et ancrer les apprentissages scolaires. Un enjeu nécessaire dès lors qu'il s'adresse à un public issu de milieu défavorisé. D'année en année, des projets se poursuivent et se développent.
Dans la perspective d'une future activité à Bomel, le CEC va mener des nouvelles actions avec des partenaires du quartier. Le CEC poursuit aussi sa stratégie de communication au service du développement de son projet artistique en poursuivant les publications des semestriels "Avis à la population". Une nouvelle page Facebook est proposée pour la récolte de traces photographiques et de vidéos. Un blog permanent de l'action culturelle va être créé. Comédiens, illustrateurs, plasticiens, metteurs en scène, photographes, musiciens et danseurs invitent à partager leur passion dans un climat de confiance et dans le respect des rythmes de chacun. Voilà la marque de fabrique du CEC confortée de saison en saison par une équipe dynamique et créative. Le Centre culturel régional s'implique également dans de nombreux projets socio-artistiques. Ainsi, pour conforter les liens sociaux, la convivialité, la mixité des publics et les réseaux sociaux, un grand projet est en construction. Il a pour nom "Nos voisins sont des Indiens". Un projet ouvert à tous, quelle que soit l'idée que chacun se fait de son talent. Réfléchir, danser, chanter, photographier, sculpter, dessiner, filmer, cuisiner, toute les formes sont les bienvenues dans ce projet qui verra sa conclusion par un spectacle total d'ici trois ans. Il y a eu aussi "Blast dance", une expérience dansée avec pour seule musique celle des souffles et des corps en mouvement ou encore "La Revuetj'e", un libre-échange entre Namur et Gand, des wallons et des flamands mêlant leur talent pour une revue sur le thème de l'amour.
Egalement un fantastique projet qui a pour titre "Avoir 20 ans en 2015" et dont nous avons évoqué la participation du CDN dans notre dernier bulletin. Depuis juin 2011, ce projet rassemble dix jeunes Namurois dans une grande aventure impliquant des jeunes de Montréal, La réunion, Nantes et Mons. Ce projet, qui s'inscrit dans le cadre de "Mons 2015 - Capitale européenne de la culture", est articulé autour de diverses thématiques. Ainsi, l'an dernier il s'agissait "d'apprendre à parler" autour des pièces de Sophocle à Athènes. Cette année ils "ont appris à écrire" à Lyon, une ville historiquement marquée par l'imprimerie et son passé de résistance. Ensuite, l'an prochain, pour "apprendre à compter", ils seront à Auschwitz. On le voit, les projets socio-artistiques du Centre culturel régional et le CEC permettent des rencontres inédites, des spectacles participatifs et des espaces de création entre publics et artistes.
Bernard Anciaux
3. Projets en partenariat
Dans le précédent article, nous évoquions divers projets socio-artistiques tel "Les voisins sont des Indiens" qui rassemble plusieurs projets en partenariats. Nous avions notamment évoqués "La Revuet'je" avec des partenaires namurois et gantois.
Il y eu aussi ce projet collectif de la Fédération Musicale Royale de la Province de Namur, de l'asbl "Un kiosque à Namur", du "Festival des Arts Forains" et du CCRN qui a trouvé son aboutissement lors de "Namur en mai 2012". Une rencontre improbable entre deux musiciens issus de mondes différents: Pierre Ernoux, Président de la Fédération des Fanfares de la Province de Namur et le clarinettiste Manu Louis, compositeur et musicien pop/jazz, notamment ex-leader du groupe Funk Sinatra.
En quelques mois, le CCRN a permis de créer des liens entre les partenaires du projet, la rencontre des fanfares, les répétitions, et d'assurer le final. Un grand défi brillamment réussi pour chacun.
Le projet "Les voisins sont des Indiens" démarré en 2011 se poursuivra encore durant l'année 2013 avec d'autres partenaires.
Par ailleurs, le CCRN, en partant d'une exposition, s'est associé au réseau wallon de Lutte contre la pauvreté pour développer un projet intitulé "Ressources humaines". Toujours avec la volonté de partir du plateau, ce projet s'est articulé autour du spectacle "Dehors" donné au Grand Manège en octobre 2012. Une rencontre avec Antoine Laubin, le concepteur et metteur en scène a été organisée dans le cadre des "Jeudi'stoire" et un "Eclairage public" a permis le débat autour de la question des sans-abri.
Un spectacle de théâtre-action a aussi vu le jour au Théâtre Jardin-Passion. "Justice" avait pour but de montrer comment la justice fonctionne, en collaboration avec la Faculté de droit des Facultés de Namur.
Il serait fort long de détailler les nombreux projets dans lesquels le CCRN s'implique avec nombre de partenaires.
C'est le cas notamment de la collaboration avec le Festival "Nam 'In 'Jazz" ou encore avec la "Fête de la Musique" gérée par le Conseil de la Musique et coordonné par la Ville de Namur dans laquelle le CCRN apporte un soutien logistique en collaboration avec la Province de Namur et "Le Belvédère".
Chaque fois, l'objectif est de réfléchir sur ce que nous sommes et ce que nous vivons. A cet égard, "L'Oie du silence" en est une belle illustration puisque, avec la Ville de Namur et 10 associations locales, un projet commun traitant de la violence a été développé. L'objectif était de faire partager cette réflexion par le biais d'un spectacle mis en scène par Werner Moron et Jean-Michel Frère et comprenant près de 80 jeunes.
On l'aura compris, les projets socio-artistiques évoqués dans l'article précédent sont avant tout des projets en partenariat.
A cet égard, depuis l'automne 2011, l'équipe de l'Action culturelle et régionale du CCRN publie un semestriel qui a pour titre "Avis à la population". Il rend compte des l'actualité des acteurs associatifs, culturels et artistiques de notre région, mais aussi des dynamiques qui animent des intervenants très différents, d'une association de quartier à un metteur en scène, d'un musicien à un groupe d'habitants ou d'un animateur de centre culturel à un scénographe urbain. Une publication qui est avant tout un espace d'expression et un lieu de réflexion qui rend compte des enjeux culturels de notre territoire.
Pour se procurer gratuitement cette publication, il suffit d'en faire la demande à info@theatredenamur.be
Des informations plus détaillées peuvent aussi être obtenues en naviguant sur le site du théâtre de Namur: www.theatredenamur.be
Bernard Anciaux
